Haut-Fond
Céline Cartillier

16.03.202319h

Un vase découvert lors de fouilles dans un ancien village a retenu l’attention d’archéologues autant que d’acousticien·nes et de linguistes car il était porteur de sons. Cette poterie présentait des sillons qui, au passage sur un tour de potier, révélaient l’existence de fragments de syllabes prononcées par le potier il y a plus de cinq siècles.

Pour Haut-fond, Céline Cartillier prend au pied de la lettre cette fausse anecdote scientifique. Sans doute parce qu’elle aimerait qu’elle soit véridique. La pièce est un solo dansé, parlé et chanté, un récital de la terre, pour la terre. La danse s’écrit à l’échelle de la main, celle qui touche, forme et déforme la matière. C’est une chorégraphie de gestes hypersensibles qui s’accompagne de chants – au sens antique du terme situé entre poème, incantation, envoutement.
La chorégraphe est accompagnée d’objets étranges, des pots acoustiques amplificateurs qu’elle embouche en porte-voix, masques, becs ou trompes. Depuis la terre qui tourne sur le tour de potier et sous les mains de l’interprète, surgissent des voix et des mémoires.
Haut-fond joue sur la frontière entre le visible et l’invisible, à l’image de ces reliefs sous-marins qui affleurent à la surface de l’eau, comme sur le point d’émerger.

Conception et performance : Céline Cartillier
en collaboration avec :
Transformation du tour de potier, collaboration sonore et musicale : Julien Desailly
Collaboration à l’écriture des textes, collaboration artistique : Johann Nöhles
Dramaturgie : Adina Secrétan
Scénographie et regard extérieur : Bastien Mignot
Objets céramique : Didier Marty
Tabouret en céramique : Héloïse Bariol
Création lumière : Gildas Goujet
Régie son : Soleiman Chauchat

Production déléguée : Météores
Coproduction : Le Pacifique CDCN Grenoble / Auvergne - Rhône-Alpes ; Le Phare, Centre chorégraphique national du Havre Normandie, direction Emmanuelle Vo-Dinh ; La Soufflerie - Scène conventionnée de Rezé ; Cndc – Angers ; Atelier de Paris CDCN ; Le Quartz, Scène nationale de Brest
Accueil en résidence : Théâtre de Poche - Hédé-Bazouges / direction le joli collectif, Scène de territoire pour le théâtre Bretagne romantique & Val d’IIle-Aubigné ; Réservoir Danse / Le Garage – Rennes ; Boom’Structur – Pôle chorégraphique
Avec le soutien de la DRAC Pays de la Loire dans le cadre de l’aide au projet, et de la Région Pays de la Loire

Dramaturge, chorégraphe et danseuse, Céline Cartillier se forme en études théâtrales et à l’écriture chorégraphique (SoDA/HZT, Berlin). Elle intervient en tant que collaboratrice artistique et dramaturge auprès de différents artistes de théâtre ou de danse, Antoine Cegarra, Coraline Cauchi, Paulo Duarte, Simon Gauchet, Céline Champinot/Groupe LA gALERIE, Bleuène Madeleine, Myriam Pruvot, Henrique Furtado, Aloun Marchal, Chiara Taviani, Sorour Darabi, Clément Aubert, Eve Magot, Bastien Mignot, Pauline Brun. Céline Cartillier est également interprète pour Sergiu Matis, Lina Schlageter et Zoé Philibert, Pauline Simon, Mylène Benoît et Magda Kachouch, Antoine Cegarra. Elle joue dans les films expérimentaux de Mathieu Bouvier, Oh ! Leviathan et Comment expliquer la crise à un lapin blanc, et co-réalise avec lui There is no desert island et There is still enough time before the end of the world to tell the end of the world.

Dans son travail chorégraphique, Céline Cartillier s’intéresse aux relations entre représentation et idéalité, aux relations entre composition poétique, composition musicale et écriture chorégraphique. Elle a pris part à Prototype 2 « La présence vocale dans la partition chorégraphique » et Dialogues 2 « Des relations, dialogues et protocole de transmission entre le chorégraphe et le·la danseur·euse interprète », deux programmes proposés par la fondation Royaumont.
Début 2019, elle crée la pièce Champ constant au Vivat à Armentières. En 2023, elle crée Haut-fond, un récital au tour de potier.