Umwelt
Maguy Marin

14.03.202320h30

Chorégraphe incontournable du paysage contemporain français, Maguy Marin rayonne par sa gestuelle théâtrale et son engagement social. Son parcours est marqué par des prises de position politiques qui reflètent une personnalité audacieuse et combattive. Ses œuvres sont tout particulièrement ancrées dans des questionnements de société, et ont, pour plusieurs d’entre elles, marquées l’histoire de la danse.

En 1981, au Théâtre municipal d’Angers, elle dépeignait un tableau bouleversant et poussiéreux de l’humanité avec la création de May B, sa pièce la plus célèbre. Aujourd’hui, la Toulousaine remonte un autre de ses succès, Umwelt – qui signifie environnement ou entourage en allemand –, dont les thématiques sont toujours autant d’actualité.
Sur scène, neuf interprètes apparaissent et disparaissent grâce à un dispositif scénique sidérant, composé d’une cinquantaine de panneaux miroirs, répartis sur tout le plateau. Personnages ordinaires et anonymes qui défilent sous nos yeux, les interprètes déploient inlassablement des gestes du quotidiens. Grâce à une mise en scène aux allures cinématographiques et à l’ambiance sonore sourde d’une soufflerie, Maguy Marin nous lance dans une course frénétique. Peu à peu, par l’accumulation des déchets et les paysages apocalyptiques, s’esquisse le désastre écologique et s’expose en pleine lumière la fragilité de la condition humaine sur Terre. Une pièce poignante, à la fois poétique et tragique, qui n’a pas pris une ride.

En parallèle :

  • Projection du film Umwelt, de l'autre côté des miroirs de David Mambouch
    Mercredi 15 mars à 20h au cinéma Les 400 Coups
  • Rencontre avec Emma Bigé
    Mardi 14 mars à 18h dans la Serre

Interprètes : Ulises Alvarez, Kostia Chaix, Kais Chouibi, Daphné Koutsafti, Louise Mariotte, Lise Messina, Isabelle Missal, Paul Pedebidau, Ennio Sammarco
Lumières : Alexandre Béneteaud
Régie son : Victor Pontonnier
Régie plateau : Albin Chavignon

Production et diffusion : A Propic, Line Rousseau, Marion Gauvent
Coproduction : Le Théâtre de la ville (Paris), Maison de la danse (Lyon), Le Toboggan (Décines), Charleroi danse pour la reprise 2021, Teatro Rivoli pour la reprise 2021, Compagnie Maguy Marin

Jamais Maguy Marin ne s’est reposée sur des lauriers qu’elle a pourtant cueillis nombreux. Avec Jean-Claude Gallotta, Dominique Bagouet, Régine Chopinot, François Verret et Daniel Larrieu, elle est l’une des pionnières de la nouvelle danse française, apparue au début des années 80.

Inspirée par l’œuvre de Beckett, sa pièce May B a été donnée plus de six cent fois dans quarante pays, et continue à tourner un quart de siècle après sa création. Morceau de choix du répertoire chorégraphique contemporain, elle conserve, lorsqu’on la revoit aujourd’hui, toute sa vigueur et sa subtilité.

Venue de la danse classique, formée par Béjart à l’école Mudra puis au Ballet du XXème siècle à Bruxelles, Maguy Marin fonde sa première compagnie en 1978 avec Daniel Ambasch : le Ballet Théâtre de l’Arche. L’équipe s’installe à Créteil, puis donne coup sur coup plusieurs spectacles qui renouvellent la danse au Festival d’Avignon, notamment May B en 1982, Jaleo en 1983, Hymen au Cloître des Carmes en 1984, Eh qu’est-ce que ça m’fait à moi !? en 1989 dans la Cour d’honneur, puis Ram Dam, de nouveau aux Carmes en 1995, année où la chorégraphe se mobilise avec les artistes du Festival pour protester contre les massacres de Srebrenica en ex-Yougoslavie.

Car si Maguy Marin redouble ainsi d’énergie, c’est qu’elle cherche toujours à « danser dans la Cité », ouverte sur tous les arts, en prise avec le monde qui l’entoure, la société qui change, le public qui bouge. À Créteil d’abord, puis à Rillieux-la-Pape, ville nouvelle de la banlieue lyonnaise dont elle a dirigé le Centre chorégraphique national, pourvu d’un beau bâtiment de bois ouvert à tous·toutes, Maguy Marin poursuit, entêtée, sa traversée de la danse.

Ses derniers spectacles ont prouvé sa capacité à provoquer chez les spectateur·ices des impressions fortes : choc, introspection, malaise, séduction, rejet, fusion. Umwelt et sa rigueur stridente, Ha ! Ha ! et son rire inquiet, Turba et la profusion enivrée des mots de Lucrèce, autant de preuves que Maguy Marin n’a rien perdu de son audace et de sa vitalité.

Programme de salle

– Entretien maculture.fr

– Extraits de presse
— « Un maelstrom minimaliste, puissant et rigoureux, qui ouvre à tout le tragique de l’existence contemporaine » Ma culture
— « La chorégraphe Maguy Marin évoque avec une éloquence inouïe les désastres que l’humanité fait subir à la planète » Nouvel Obs